Nationale Informationsstelle zum KULTURERBE NIKE

Les cloches participaient à tous les événements importants: baptêmes, mariages, morts, fêtes; elles appelaient à la joie, à la prière, alarmaient en cas d’incendie ou de guerre, réunissaient les hommes en assemblées… Ces coutumes ont suscité une tradition campanaire très particulière en Valais: «Partout, dans le monde, les cloches tintent, sonnent, retentissent. En Valais, elles chantent…». Si le carillon est un trésor en soi, les cloches qui le composent sont bien loin d’être dépourvues d’intérêt. Elles portent des inscriptions, des citations bibliques, donnent le nom des fondateurs, du fondeur, du parrain et de la marraine de la cloche. On y trouve également toute une ornementation artistique de médaillons, de figurines, de rinceaux et d’armoiries. Tels des documents d’archives, les corolles de bronze offrent à la recherche des renseignements d’une valeur historique certaine. Fondeur de cloches était jadis un métier ambulant. Les fondeurs allaient chez ceux qui leur passaient commande et y installaient leurs fours et fosses de coulée. Les nombreux noms que portent les cloches du canton attestent de la provenance lointaine des fondeurs: Hilaire de Provence, Jolly et Voulemot de Lorraine, Jacques Ducray de Lyon, Livremont de Pontarlier, Louis Gauthier de Briançon, Pierre Drefft de Genève, sans oublier la longue lignée des Walpen, célèbres saintiers de la vallée de Conches. La cloche est indubitablement à compter au nombre des mille et un maillons des frêles chaînes qui forment la trame de notre histoire. Les corolles de bronze sont toujours là, même si notre époque a dépoétisé le clocher en nous privant du doigté des carillonneurs pour le remplacer par des registres à transmission électrique. On peut s'adapter à son temps sans cependant tout sacrifier au nom du progrès.