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Les constructions hors de la zone à bâtir: le point de vue de la conservation des monuments historiques

La révision de la loi sur l?aménagement du territoire (LAT) récemment adoptée par le Parlement aura probablement des répercussions sur les constructions historiques et sur les paysages humanisés traditionnels. À la suite des mutations structurelles touchant l?agriculture, de nombreuses fermes perdront en effet leur «statut» de bâtiment agricole dans les prochaines années. Jusqu?ici, la transformation et l?agrandissement de ces constructions n?étaient autorisées que dans certaines limites et il était impossible de les démolir complètement pour les reconstruire. Or, le Parlement a décidé d?assouplir la loi sur ce point. On peut donc craindre que la pression s?accentue sur les fermes protégées, mais surtout sur celles méritant d?être conservées, sans être encore protégées. Si l?on n?établit pas rapidement des inventaires exhaustifs des bâtiments à protéger, un grand nombre des fermes réaffectées à de nouveaux usages pourraient être remplacées dans les prochaines années par de nouvelles constructions; on perdrait ainsi un précieux patrimoine architectural.

Dans son rapport concernant la modification susmentionnée de la LAT, la commission compétente du Conseil national reconnaît certes la nécessité de «maintenir des limites suffisamment strictes», mais celles-ci n?ont pas pour objectif de conserver un patrimoine immobilier important pour l?histoire de l?architecture: elles concernent en effet presque exclusivement la préservation du paysage. En outre, dans les régions caractérisées par un habitat dispersé traditionnel, les relations structurelles et spatiales entre habitations paysannes, d?une part, et bâtiments d?exploitation et surfaces agricoles, d?autre part, jouent un rôle essentiel. Ces relations sont rompues lorsque les bâtiments sont exclusivement réaffectés à des fins d?habitation: cette nouvelle affectation met au premier plan de nouveaux besoins, comme l?amélioration des voies d?accès ou l?optimalisation des volumes. Or, le désir de répondre à ces besoins pourrait avoir pour le paysage des effets encore plus préjudiciables que l?abandon du type de construction traditionnel que le législateur a cherché à prévenir.

Image: Photo N. Ledergerber, St-Gall

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